Au-dessus de toi le ciel s’était assombri. Depuis plusieurs heures tu errais dans les rues et ruelles de la ville en quête d’un endroit où tu allais pouvoir te reposer tranquillement sans risque de te faire attaquer pendant ton sommeil. Tes pas étaient lents, ton regardait balayait plusieurs fois la zone devant toi, ainsi que derrière toi lorsque tu tournais brièvement pour t’assurer que personne de t’observais ou même te suivait. Tu devais faire vite, car traîner dans ce genre d’endroit alors que la nuit s’abattait était de loin rassurant, encore si tu n’avais pas été seule peut-être que la peur qui te nouait l’estomac en ce moment même ne te torturait pas tant. Passa ta main libre sur ton estomac, grimaçant sans pour autant t’arrêter dans ta route. Soudain tu entendis des bruits, par prudence tu te faufilas dans une petite ruelle très étroite, enlevant ton sac avant pour le garder en main. Tu retins ta respiration et t’enfonçant un peu plus au fond de cette ruelle tout en espérant être seule. Tu t’arrêtas, tu retroussais tes lèvres alors que des pieds martelant brutalement le macadam s’éloignèrent petit à petit. Il fallait que tu trouves un endroit où te réfugier au plus vite, sinon tu pourrais courir encore ce soir et sans mentir tu n’en avais envie et tu n’en avais même plus la force, bien que face au danger une personne arrivait encore à pousser dans ces derniers retranchements. Tu ouvris doucement la bouche pour reprendre ta respiration, tu t’adossas quelques secondes contre le mur, une main au niveau de ta poitrine pour sentir ton cœur encore battre fasse au stress que tu avais pu ressentir. Même si tu étais maintenant capable de te défendre et même de tuer, cela ne t’empêchait pas d’être nerveuse et parano. Le moindre bruit maintenant pouvait te mettre en alerte, même le chant des oiseaux dans la forêt. Sortir de cet endroit avec un esprit sain sera plus compliqué que prévu…

Tu te décollas doucement et du mieux que tu pouvais tu t’extirpas de la ruelle étroite pour en rejoindre une plus spacieuse. Tu regardas à droite, à gauche puis une nouvelle fois à droite avant de faire un pas en avant et sortir. Tu balanças ton sac sur ton dos, enfilant tes bras dans chaque bretelle pour que ce dernier soit bien maintenu dans ton dos. Tu relaças également rapidement tes chaussures donc les lacets s’étaient détendus, tu te redressas et tu pris le chemin juste sur ta droite, longeant le grand mur, avec ta main tu attrapas le pic à glace que tu avais obtenus sur le corps de ce pauvre chinois : Zheng Wei. Oui le pauvre, jamais il n’aurait dû te faire confiance, il doit s’en mordre les doigts là où il est. Cela montre à quel point l’être humain est une créature égoïste ne pensant qu’à elle, tu en es un exemple. Tu aurais pu continuer à lui mentir sur ta couleur et t’en faire au final peut-être un ami, mais ton choix a été plutôt de le tuer au moment où ils ne s’y attendaient pas. Tu es cruelle, tu es devenu un monstre et tu en as conscience.

Continuant à longer le mur, tu finis par tourner et au moment de tourner ton visage s’arrêta sur ces deux silhouettes : une inerte et l’autre semblant la fouiller. Tu reculas d’un pas, les poils sur tes bras se redressèrent. Ce n’était pas bon, est-ce que ce type venait juste de faire une victime où était-il juste en train de fouiller un corps laissé à l’abandon par son criminel. Tu n’en savais rien et franchement tu ne voulais pas le savoir. Tu fis un nouveau pas en arrière, mais comme une cruche tu tombas, alertant pas la même occasion cette personne dont le visage se dévoila doucement dans cette pénombre. Tu grimaças et te relevas rapidement, serrant le pic à glace que tu présentas devant toi prêt à te défendre s’il le fallait. « Reste où tu es ! » t’exclamas-tu sans pour autant crier afin de ne pas alerter d’autres prédateurs. Tu reculas encore un peu, jetant vivement un œil derrière toi pour t’assurer qu’il n’y avait personne. « Je sais me défendre. » Tu préférais le prévenir au cas où, tes yeux ne le quittèrent pas, ce type tu ne l’avais jamais vu ou alors tu ne t’en souvenais plus ce qui était peu probable, tu avais quand même une bonne mémoire pour enregistrer le visage des gens que tu aurais pu croiser une fois dans ta vie récemment.