Journal de Song Min Hee

Premier mois

05/2013

1er Mai ; Arrivée sur l’île ► Je ne me rappelle pas de comment j’ai pu atterir ici, sur cette île. Ai-je été endormie le temps du trajet ? A mon réveil, quelque chose de frais entourait mon cou, un collier dont j’ignorais peu de temps l’utilité. On nous a expliqué ce qu’est le Battle Royal, pendant que je cherchais des réponses dans les yeux de mes anciens camarades, mais rien n’y faisait, nous étions tous autant décontenancés les uns que les autres, sauf peut-être celui qui nous est inconnu et qu’ils appellaient le « volontaire ». J’ignorais ce que j’avais, mais mes pensées étaient engourdies par le trop plein d’informations. Ou peut-être que le plus dur à assimilé fut le jeu lui-même, tout en sachant que ce n’était pas un film, mais bien la réalité. Pire encore, nous autres en étions les protagonistes. Je n’arrivais pas à y croire et même aujourd’hui j’ai l’espoir d’un jour me réveiller et me dire que toute ceci n’était qu’un cauchemar.
Avant que chacun ne parte de son côté, nous avons tous été appelé un par un, s’en suivit un lancé de sac prit au hasard de la part des observateurs pour chaque élève cité avant d’être lâché dans la nature. J’ai couru un moment avant de regarder le contenu de mon sac… Des grenades. Je crois que c’est ça, ce détail qui pouvait me sauver la vie, et en contre partie en retirer, qui m’a fait réalisé que toute ceci n’était pas une mauvaise blague.

14 Mai ; Première victime ► Cela faisait quasiment deux semaines que je courais, me cachais. Plus encore que mes armes, que cette hygiène de vie catastrophique, ce sont les cris, les pleures et les annonces survenant toutes les 6h qui me maintenaient dans la réalité. Combien de mes camarades sont morts tués par d’autres d’entre eux ? Nous n’étions pas la classe la plus soudée qui soit, certes, mais je n’aurais jamais cru que nous nous prêterions à ce jeu. Et moi qui fuyait, il était peu probable que je survive bien longtemps encore. Ma dépendance aux drogues me rattrapait, de même que mon manque de sommeil et ce qui s’apparentait à de la déshydratation. Je dormais sous un arbre, cachée entre deux broussailles, lorsque j’ai entendu des pas venir vers moi. Affessée comme je l’étais, j’aurais eu des difficultés à fuir sans bruit et rapidement, j’avais donc essayé de me cacher. Allez savoir ce qui m’avait trahit, un bruit de trop ou bien mes cheveux roux difficilement masqué par ces buissons peu épais dont la couleur n’avait aucun rapport, mais très vite une grande silhouette s’était placé face à moi et tout ce que je me souviens de ce visage sur l’instant fut ce sourire. Il jubilait. En sois, son corps avait plus de chance de me briser que je n’en avais dans le sens inverse, mais j’avais trouvé le courage de frapper dans ses chevilles pour le faire tomber au sol et très vite j’avais fini par me relevé, courant aussi vite que je le pouvais. Je n’avais pas du courir longtemps, et j’avais fatigué bien rapidement. Je m’étais alors caché en l’entendant arriver, mais alors qu’il aurait pu me tuer, qu’il était à deux doigts de me trouver, il avait soupiré et retournait sur ses pas. Là, je ne sais ce qui m’y avait poussé, l’adrénaline ou un quelconque instinct de chasseur mais les rôles s’étaient inversés, à la seule différence que je ne partais pas en chasse et que je n’en tirais pas de plaisir. Je m’étais faufilé avec discrétion derrière lui et l’avais frappé d’une pierre sur la tête. Il gisait inconscient à mes pieds et j’aurai pu en rester là, mais je m’étais placé sur lui et avait prit son cou entre mes doigts. Mes pouces avaient fait pression sur sa carotide avec toute la force que je pouvais y mettre et il perdit la vie de cette manière. Et pendant tout ce temps, j’avais regarder son visage, changeant de couleur, se crisper sans qu’il ne puisse reprendre connaissance. Byeol Chang Ju, il m’aura longtemps pourri la vie celui-là.
Je ne sais trop si ce fut mon état de manque qui me permit de rester aussi sereine face à l’acte que j’avais commis mais je retournais vers mon sac, resté au lieu où j’avais pu faire la sieste, sans un remord.

15 Mai ; Première Vague ► Les jours ce suivaient, toujours plus durs les uns que les autres. La veille, j’ai tué un camarade de classe, un bon à rien qui ne manquera à personne. Et si je n’avais rien ressentit en l’instant, très vite j’avais commencé à perdre la tête, le stress grimpant en flèche. J’ai même cru que j’allais moi-même m’ôter la vie pour faire cesser tout ça. Oui, une drôle de pensée, mais si je mourrais, tout ça ne serait plus pour moi. J’ai pleuré je crois, mais je n’arrivais pas à faire un son, comme si mon corps agissait au mieux pour ma survit. J’étais en zone découverte et j’y ai croisé un pur inconnu. Il était adorable, avec de grands yeux de biche pour un asiatique, mais la peur déformait ses traits alors qu’il parti en courant en me voyant. Et parce que j’étais totalement perdu en moi-même, j’étais resté planté là, la tête vide. Je crois que j’ai mit quelques minutes à me reconnecter à la réalité, et la première chose que j’ai pensé à été quelque chose comme « Tiens, un nouveau. ». Ils gonflent les effectifs d’élèves aujourd’hui encore pour faire durer ce jeu, mais la première fois que je l’ai réalisé, mon sang s’est glacé et mon cœur a manqué quelques battements.

26 Mai ; Tentatives de suicide, ou presque ► J’ai essayé, prévoyant de garder ma grenade en main alors que j’aurai enlevé la sécurité, récupérer un morceau de verre d’une vitre brisée pour me couper tel ou tel artère, etc. Mais à chaque fois que j’essayais, je me rétractais. Etait-ce de la lâcheté ? Je l’ignore encore. Je n’avais pas la force d’en finir, mais je me voyais très mal continuer également. Je perdais la tête.

31 Mai ; Fin du premier mois ► Je ne me suis pas rendu compte que le premier mois était passé, les journées étaient tellement longues en soi que je ne me rend plus réellement compte du temps passé ici. Ce qui me le rappelle, c’est ce fichu haut-parleur, nous annonçant la date, les morts constatés et les zones interdites. J’écris sur ce journal pour la première fois, récapitulant mon parcours dans un court moment de lucidité, qui sait quand mes crises reprendront.

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DEUXIEME MOIS

06/2013

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TROISIEME MOIS

07/2013

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QUATRIEME MOIS

08/2013

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