Mikan est né… Sur une plage ! Oui oui, vraiment. Du moins c’est ce que semblait dire ce petit coin rocheux aménagé en véritable petit nid pour qu’une mère puisse « mettre bas ». Il l’aurait bien formulé de manière plus poétique mais il n’y a qu’un animal pas très regardant pour mettre son petit au monde puis s’en aller, n’est-ce pas ?

Toujours est-il que c’est à Shizuoka qu’il a vu le jour et si l’orphelinat qui l’a recueillit l’a appelé Mikan, c’est à cause du lange parsemé de petites mandarines dans lequel il était emmailloté. De sa mère et de son père biologique Mikan n’a donc aucun souvenir. Sa vie s’est quasi entièrement faite dans ce petit orphelinat bien loin des clichés du genre dans les films fait pour faire pleurer dans les chaumières…

Certes noël ou son anniversaire n’étaient jamais l’occasion de grandes embrassades familiales et de réceptions de cadeaux par dizaines… Mais il en a toujours eu au moins pour ces occasions et même s’il s’agissait souvent de seconde main, l’enfance à ceci de bien qu’elle est capable d’en faire tout à fait abstraction !

Les personnes s’occupant de l’orphelinat étaient compétentes et bien qu’elles fussent parfois sévère, surtout la supérieure, Mikan ne garde pas un souvenir traumatisant ou stigmatisant de ses jeunes années. Il fut loger, nourrit et envoyé à l’école comme n’importe quel petit garçon. Intellectuellement parlant il était dans la moyenne et ne s’est jamais fait spécialement remarquer par quelques prouesses, autant à l’école qu’en dehors.

En sommes ? Mikan était un peu « monsieur tout le monde ». Ou presque, puisque son regard un peu plus rond posait des questions sur ses parents. Dans une époque où le pays était relativement fermé, on s’interrogeait forcément.

Mikan ne sera jamais adopté… Lui-même ne pourrait pas expliquer pourquoi mais… C’est ainsi. D’une certaine façon, c’est tout de même une déception personnelle et quand on est un petit garçon, on se remet forcément pas mal en cause sur les raisons qui font que personne ne veut de vous pour que vous soyez leur fils. N’était-il pas assez mignon ? Pas assez intelligent ?

Les premiers à s’intéresser à lui le font alors qu’il a à peine douze ou treize ans. Des chasseurs de têtes découvreur de talent. Pour la première fois de sa vie, Mikan est approché pour quelque chose qu’il aurait « en plus » de tous les autres. En l’occurrence il s’agit de sa plastique ! Son physique atypique, ses charmes… Voilà des choses que ces gens veulent entretenir et pendant les années qui suivent Mikan est formé au mannequinat.

Tout n’est pas toujours facile dans ce milieu entre sollicitation sexuelle, privation de toute sorte et autre déviance… Avec le recule, c’est un véritable miracle que Mikan ait développé assez de tempérament pour se refuser de tomber dans tous les pièges tout en gardant la volonté de poursuivre. Il avait le désire de rester « un peu différent » mais sans vendre son âme. De fait, son ascension fut peut être plus longue qu’elle n’aurait pu l’être… Mais c’est ainsi lorsqu’on chasse les mains baladeuses de nos cuisses.

Il suit la réunification de la Corée à la télévision avec stupéfaction, comme le reste du monde… Mais ne s’y attarde que peu parce que le Japon possède ses propres déviances gouvernementales et plus particulièrement la loi Battle Royale dont il suit parfois à la télévision les rapports.

Emancipé à 16 ans, Mikan paie son loyer grâce à son emploi à mi-temps en tant que mannequin mais aussi grâce à des bourses de l’état qui ne lui sont accordé qu’à condition qu’il poursuivre ses études au moins jusqu’à ses 25 ans. C’est un peu dangereux à cause des lois BR mais peut être qu’à ce moment là on croit toujours que ça ne peut arriver « qu’aux autres ».

A l’âge de 20 ans, la Corée cherche à donner une « bonne image » à son pays et fais appel à quelques agences de mode asiatiques pour des séances photos. Son agence en fait partit et Mikan saute peut être un peu trop vite sur l’occasion… C'est-à-dire que la perspective d’échapper à la loi BR est malgré tout assez importante…

De fait, Mikan déchante rapidement quant il découvre qu’une loi sensiblement similaire semble s’être établie dans le Nouvel Empire de Corée ! Mais trop tard pour reculer… Le voilà piégé sur le sol Coréen le temps de son contrat, soit environs trois ans… La première année il ne se passe pas grand-chose et Mikan perfectionne un coréen un peu maladroit rapidement. Il reste encore un peu bancal mais il est largement suffisant pour qu’il se fasse comprendre correctement et qu’il comprenne lui-même lorsque l’on s’adresse à lui.

Une nuit pourtant, Mikan est arraché à son studio au milieu de la nuit, drogué, marqué comme du bétail avec un collier et il comprend avant tous les autres… Avant même qu’on ne leur explique. C’est bien là son seul atout que d’avoir ce sentiment de familiarité avec l’instant…

Une fois sur l’île, ce citadin non-adepte de la nature se fait l’effet d’être son propre boulet même si sa survie lui tient à cœur et qu’il est tout prêt à défendre sa vie ! Toutefois… Il lui semble bien être épié, depuis peu… Voir même suivit… Est-ce qu’il devient parano… ?