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Cela fait maintenant 3 jours que les événements du lacs sont passés, et pourtant Se Hee est toujours aussi distante. Elle ne me parle plus, sauf en quand de nécessité, elle reste loin de moi pendant nos déplacement et nous ne partageons plus rien, même la couverture n'appartient plus qu'à elle, maintenant je dors avec ma veste en guise de drap alors que j'essaie de rattraper ma faute en multipliant quelque petites attention au quel je n'aurais pas forcement pensé avant, même si elles sont parfois maladroite, comme lui offrir la boite de bande épilatoire en lui disant qu'elle en aura sûrement besoin. Et pourtant, elle reste avec moi, c'est qu'elle à encore, ne serait-ce qu'un peu, confiance en moi. Elle ne veux tuer personne, mais je saurais le faire pour nous deux si ça peux la garder en vie. D'ailleurs, si je devais revivre ce meurtre au lac, je le tuerais un seconde fois, sans hésiter. Je préfère qu'elle me fasse la gueule plutôt que de devoir la voir mourir. Je sais qu'un jours ou l'autre, peut être demain ou dans deux mois, l'un de nous deux va y rester, alors autant retarder ça le plus longtemps possible.

Mais pour le moment, je la suis, nous avançons en direction de la ville et sous la pluie presque diluvienne qui vient de nous tomber dessus, cherchant quelque chose pour nous y abriter, au moins jusqu'à une accalmie. Si on à survécus à des psychopathes, ce n'est pas pour mourir d'une grippe. En parcourant la ville, nous finissons par arriver devant la grande salle de gym, et se suivant l'un l'autre, nous avons eux la même idées, c'est ici qu'on restera.

Nous approchons et j'ouvre doucement la porte, pour nous faire entrer dans l’accueil le plus doucement possible, au cas où il y aurait déjà quelqu'un à l’intérieur, chose qui forcement, devait arriver, rien ne se passe biens sur cette île. Nous attendons un instant dans l’accueil avant d'avancer entièrement dans le grand gymnase. C'est là que nous entendons du bruit venant des vestiaires. Prenant une grande inspiration et sortant une des grenades lacrymogènes de mon sac, en cas de danger, j'avance doucement, pas à pas faire la porte du vestiaire, posant fébrilement ma main sur la poignée avant de lentement pousser la porte pour ne pas faire de bruit. C'est là que je vit cette jeune femme rousse au trait forts japonais, assise dans le coin de la pièce, en train de manipuler un bout de verre et de se tordre dans plusieurs position voulant désespérément voir sa couleur, en vains. L'idée de trouver Golum dans les vestiaires me vie sourire un instant, mais je me repris vite pour lui parler, parole qui ressemble plutôt à des menacer.

« Bouge plus la rousse ! Où je te jure que je fais sauter le vestiaires avec toi dedans ! T'es qui ? T'es toute seul ?  Dans tous les cas tu vas lentement te lever et jeter ce bout de verre au sol, je veux voir tes mains.». Je parle d'une façon très strict, mais essaie de ne pas crier, on ne sait jamais, si elle à des amis dans l'autre vestiaire. Même si de là où elle est, Se Hee peux m'entendre aussi, je n'avais pas pris en compte qu'un gymnase résonne autant. Je jette d'ailleurs de temps en temps un œil vers elle, m'assurant que personne d'autre ne la prenne par surprise en sortant de l'autre côté du gymnase, de la salle de rangement ou même par la sortie de secours.

Finalement, je regarde la jeune femme faire, moi même surpris par l'assurance de mes gestes, et de la façon dont je l'ai interpellé. Cette fois, je vais au moins essayer de la laisser partir en vie, étant donné que Se Hee me regarde, mais si elle lève la main sur moi ou sur elle, je n’hésiterai pas un instant.

De la pluie, encore et toujours cette foutue pluie qui colle aux vêtements, aux cheveux, aux sacs... Se Hee n'avait pas utilisé ses produits de beauté depuis qu'elle s'était mise à tomber. Depuis trois jours environ. Elle continuait de se laver les dents, toujours avec juste une toute petite cacahuète de dentifrice pour en user le moins possible tout en en ayant assez pour que ça lave quand même sa bouche, et elle s'était contenté d'attacher ses cheveux. Sa peau était un peu poisseuse, comme celle de Bae Yun d'ailleurs, mais la pluie se chargeait de dégager la saleté qu'il y avait en surface et le fait qu'ils bougent tout le temps et soient en extérieur dissipait les mauvaises odeurs. Seulement, voilà. Après trois jours passés à s'être fait des petits abris de fortune qui protégeaient à peine du vent et de la pluie pour pouvoir dormir un peu, elle en avait décidément eu marre et avait dit à Bae Yun que, peu importe où ils allaient, elle voulait passer la prochaine nuit au chaud et à l'abris, quitte à prendre des risques.

Elle remarquait bien tous les petits gestes de Bae Yun qui tentait de se faire pardonner, et parfois elle culpabilisait même de ne plus rien partager avec, ni paroles, ni couverture, ni nourriture, rien du tout. Mais il faut avouer que lorsqu'il lui offrit le paquet de bandes épilatoires, elle ne put s'empêcher de rire. Un éclat de rire franc et joyeux qui se changea en un fou-rire nerveux jusqu'à en avoir mal au ventre. Depuis quand n'avait-elle pas rit comme ça depuis longtemps ? Une fois calmée, elle trouva aussitôt de nombreuses utilités à cette boite. Elle pourrait en utiliser la moitié comme ce qui était prévu, et l'autre moitié servirait pour sa semaine de zone rouge. Elle n'avait pas encore décidé de comment elle allait faire ça, mais ça pouvait servir de serviette hygiéniques, dans l'autre sens. Elle l'accepta donc de bon coeur et la rangea dans son sac, mais sa langue ne se dénoua pas plus pour autant durant leur trajet jusqu'au gymnase. Prochaine étape qu'ils avaient décidée ensemble. ... Non, sérieusement, qu'elle l'avait presque obligé à accepter. Qui disait gymnase disait douche et peut-être du matériel utile. Et des douches. De l'eau froide, sûrement, mais des DOUCHES.

Lorsqu'enfin ils mirent les pieds dans l'accueil, Se Hee soupira de soulagement, contente d'être sortie de cette pluie infernale. Mais son attention ne se relâcha pas et, sans plus bouger, sans faire aucun bruit, la jeune femme promena son regard autour d'elle. Personne... Ils s'avancèrent donc dans le gymnase qui, lui aussi, s'avéra être vide. Elle lâcha alors son sac au sol et souffla en retirant sa veste. Mais Bae Yun n'avait pas oublié le principal : les cachettes. Autrement dit, les vestiaires. Elle le laissa aller voir, retirant ses chaussures et ses chaussettes puisqu'elle devrait tout faire sécher, y compris le reste de ses vêtements. De ce côté là, elle n'aurait aucune gêne face à Bae Yun. S'il avait voulu d'elle quelque chose de ce genre, il n'aurait pas attendu plus de trois semaines qu'elle se déshabille d'elle-même. Seulement, lorsqu'elle entreprit de retirer son haut, elle entendit son partenaire crier après quelque chose ou quelqu'un. Elle le rabaissa donc et vint rapidement voir ce qui se passait. Une jeune fille était là, dans un coin, en train d'essayer de voir la couleur de sa pastille avec un morceau de verre. Peine perdue... Et Bae Yun qui jouait le cador. La coréenne leva les yeux au ciel d'un air blasé et vint jusqu'à son partenaire pour le regarder un peu de travers.

- C'est bizarre, elle me fait penser à quelqu'un.

Son regard passa sur Bae Yun de bas en haut comme pour bien insister sur le fait qu'elle parlait de lui puis elle le poussa légèrement pour passer devant lui. Son regard étudia rapidement la petite rousse et Se Hee soupira doucement. Elle s'approcha d'un pas mais laissa une intervalle d'un mètre entre l'inconnue et elle, des fois qu'une attaque surprise se déclenche, histoire qu'elle puisse réagir. Elle s'accroupie doucement et tendit lentement la main vers elle, posant un regard doux sur elle.

- Ne t'inquiète pas, on ne te fera aucun mal... Tu devrais arrêter d'approcher ce bout de verre de ton cou, tu risquerais de te blesser. Tu ne pourras pas voir ta pastille. Je te donnerai ta couleur si tu veux... Je m'appelle Se Hee, et le prototype raté de Rambo que tu vois derrière moi, c'est Bae Yun. Nous sommes violets.