je ne sais pas trop comment vous raconter ma vie. vous savez, elle n'a rien d'extraordinaire. je crois même que je suis le mec le plus banal au monde! mais commençons par mes parents, histoire que vous sachiez un peu d'où je viens, ou d'où je descend -non pas d'un arbre!-.

ma mère se nomme yoon ji. c'est une boulangère très appréciée de notre quartier. le genre de femme forte et belle, qui n'hésite pas à offrir une miche de pain à un sens abris. une femme idéale, exemplaire, parfaite. elle devait avoir seize ans quand elle est tombée enceinte de mon père. seize ans, c'est jeune ? vous imaginez le bordel dans sa vie quand elle a su la nouvelle! mais je ne la plains pas, ma mère avait l'homme parfait pour empêcher le pire. celui qui est là à la première occasion, à n'importe quel moment, n'importe quelle heure. l'homme que tous rêvent d'avoir, mais que peu ont.

mon père, lui, se prénom kyun jun. c'est un policier de renom dans notre ville. il est toujours sur les meilleures affaires, qu'il boucle en un temps record sans jamais rien oublier. il trouve toujours le coupable, pour cela qu'il est bien connu parmi la police. mon père, c'est mon héros. pourtant, je sais très bien que je ne lui ressemble pas. je ne suis ni fort, ni grand, ni populaire. les gens se foutent de ma gueule à la moindre occasion et j'ai droit à des mauvaises plaisanteries de mes camarades. la dernière en date, c'est cette fameuse brûlure à la main. ils voulaient juste me faire peur avec une cigarette.. et voila le résultat.

mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs! je suis donc né à séoul, un trente décembre. comme je disais, ma mère était très jeune et en pleine santé. d'après ses récits, elle n'a pas souffert de mon accouchement, la preuve, six ans après, elle me donnait un petit frère. le genre casse pied, gueulard et jamais content. ne vous méprenez pas, j'aime mon frangin. il a beau m'embêter avec ses crises, c'est une pile qui ne manque jamais de m'ennuyer. je m'amusais tellement avec lui, avant ce jour. avant d'être propulsé dans ce foutu jeu ! parce que même si ma vie n'était pas superbe, j'avais une famille en or. certes, des camarades débiles à souhait, mais gérable dans un sens. eux, ils plaisantaient bien des battle royal, mais moi, je trouve ça horrible, affreux. à dire vrai, j'ai toujours prié pour ne jamais y participer. dieu doit me maudire, faut croire.

le souvenir reste vague, mais je me souviens de ce moment là. j'étais debout, à travailler sur un devoir à rendre pour la semaine prochaine. toujours en avance, comme le bon élève que j'étais. et puis, ils ont débarqués. j'ai cru que la porte avait été arraché de ses gongs, avant que ce ne soit le trou noir. un sac sur la table et hop! aux oubliettes. je n'ai pas revu mes parents, ni mon frère, depuis cet instant-là. non, la seule chose que j'ai revu en retrouvant la vue, c'est du sable. une étendue de sable et la mer à perte de vue. sans oublier ce maudit collier que je voudrais retirer. mais croyez moi, je ne ferais pas cette erreur. pas après avoir vu ce gars exploser sous mes yeux, alors qu'il tentait de s'arracher ce collier comme un dément. j'ai compris à quoi m'en tenir, mais je ne veux pas tuer. si j'ai un rôle dans ce truc, c'est de survivre en homme fier. je ne me tâcherai pas les mains de leur sang et si je dois mourir, ce sera la tête haute!

je ne leur ferais jamais ce plaisir de mourir comme un animal, comme une bête. s'ils doivent m'abattre, ce sera les yeux dans les yeux, face à face. je ne supplierai pas de m'épargner, comme je ne demanderai pas grâce. la mort me fait peur, mais je me répugne à donner pitié. peut-être suis-je lâche de fuir pour ma survie, mais tant qu'on ne m'attrape pas, j'ai rien à perdre. autant que je n'ai rien à gagné. et puis, faut savoir que les rats quittent toujours le navire avant qu'il ne coule. et le rongeur, c'est moi.