« C'est un garçon ! Comment allez-vous l'appeler ? »
Le 7 janvier 1994, le nom de Hong Hee Chul fût pour la première fois prononcé par la mère du nouveau né. Le père était tout proche, il était venu tenir la main de sa femme pendant qu'elle donnait la vie. Derrière la porte, assis sur une chaise, se trouvait la grande sœur du petit Hee Chul, elle balançait joyeusement ses jambes impatiente à l'idée de voir la bouille de son frère. Elle se nommait Haru, elle avait quatre ans à l'époque. La famille s'agrandissait, au plus grand bonheur des parents, ils n'étaient pas riches, ni pauvre, juste des parents modestes. La femme était boulangère dans une petite épicerie de Masan alors que le mari était opticien. Ils avaient une belle maison non loin des commerces, de l'école ainsi que de leur lieux de travail. L'environnement était favorable pour accueillir un quatrième arrivant dans la maison. Hee Chul eu une enfance banale, heureuse, comme tout les enfants il se disputait avec sa grande sœur mais ils finissaient toujours par se réconcilier peu de temps après. Il avait reçu une bonne éducation, les parents étaient très stricts sur la politesse et les bonnes manières alors cela faisait de lui un enfant bien élevé qui faisait quelques erreurs de temps en temps mais après tout ce n'était qu'un enfant.

« Joyeux anniversaire petit frère ! Je te ramène à la maison aujourd'hui ! »
Il venait d'avoir tout juste six ans, Haru, elle, en avait dix. Elle était assez responsable pour aller chercher son frère à l'école primaire qu'elle fréquentait elle aussi. Les parents la laissaient faire car ils savaient qu'ils pouvaient avoir confiance en elle. Cependant aujourd'hui, Hee Chul n'en faisait qu'à sa tête, il était tout excité à l'idée d'aller retrouver ses parents pour avoir ses cadeaux qu'il tournait autour de la fille, sautillant partout son cartable sur le dos il finit par touche son ventre en riant et courir en lui criant « le premier arrivé a gagné ! ». Il n'aurait jamais dû courir, et surtout pas sur la route. Haru criait « attention ! Attention ! » mais rien n'y faisait, il traversait la route sans regarder c'est alors qu'une voiture le heurta de pleins fouet. Désormais inconscient, perdant du sang sur la route, il rendait sans le vouloir sa sœur coupable. Le chauffeur s'était enfui. L'enfant emmené à l'hôpital avec sa sœur par une parent d'élève et les parents alertés. Ils passèrent un savon à l'aînée avant de la réconforté en ayant vu qu'ils y étaient allé trop fort. Ce n'était pas de sa faute. Le diagnostic du médecin fut clair : il garderait une cicatrice à vie sur son ventre, son corps allait bien mais ses yeux avaient été gravement atteint. La vie d'un pauvre enfant venait de basculé, il ne pourrait plus jamais voir de sa vie. Il était devenu aveugle le jour de son anniversaire.

Haru s'en voulait, au fur et à mesure qu'elle grandissait elle ne cessait de s'excuser auprès de son frère. Hee Chul était vivant c'était tout ce qui comptait. Il eu du mal à s'adapter à sa nouvelle vie sans lumière, les parents mirent tout en œuvre pour lui faciliter la vie. Il n'allait plus à l'école, restait avec des cours à domicile. Il avait le droit à une machine pour réussir à lire. Il finissait par s'adapter à cette vie, il avait remarqué que désormais son ouïe et son odorat étaient plus développés. Un sixième sens lui faisait savoir lorsqu'un danser arrivait. Il était redevenu normal dans un sens, il vivait comme un enfant normal à partir de treize ans. Il pu retourner à l'école, puis au lycée. Malgré son handicap il réussissait son examen de fin d'année et réussit à aller jusqu'à la faculté d'anglais, il voulait devenir professeur d'anglais et faisait tout pour y arriver.

Mais une nuit, alors que le jeune homme venait tout juste de s'endormir après une journée éprouvante quelqu'un vint toquer à la porte. Pourquoi si tard ? Il ne le savait pas, il entendait sa mère pleurer, son père hurler peu de temps après car eux savaient ce qui allait advenir de leur fils. Il descendit alerté par ces pleurs et cris à l'aide de sa sœur qui était comme ses yeux désormais. Il y avait deux hommes qui lui dirent d'aller prendre rapidement des affaires et de le suivre. Il avait eu vent de cette pratique, de ce jeu « battle royale » au lycée. Ils étaient vraiment sans cœur pour envoyer un aveugle dans un jeu morbide. Il n'eut pas le choix, soi il obéissait, soi sa famille y passait. Il mit le stricte nécessaire dans un sac, assez pour survivre, et embrassa sa famille rapidement. La mère hurlait « rendez moi mon bébé ! Rendez le moi ! » mais rien n'y faisait. Le voilà dans une voiture, il avait l'impression de rêver tant cela paressait irréel, ce jeu, cette situation... tout. Il ne se débattait pas, il n'osait pas, la vie de sa famille contre sa participation, il n'y avait pas à hésiter. Il ressentait comme un petit picotement dans le bras, ce fut la dernière sensation qu'il ressenti. Il ne discernait à nouveau les sons qu'une dizaine de minutes plus tard. Il était sur un bateau avec autour du cou un collier étrange qui le gênait. Un homme expliquait les règles du jeu, visiblement il n'était pas seul sur ce bateau. Finalement il fut jeté à la mer. Il ne pu arriver sur la plage qu'en suivant le courant et les vagues qui s'écrasaient contre le sable fin. Là il avait le choix, jouer, prendre des risques et avoir une chance de rentrer ou attendre l'heure de sa mort. Il ne voulait  pas paraître faible à cause de son handicap alors il choisit la première option et suivant les cris des oiseaux, il s'enfonça dans une forêt inconnue.